Business Inspiration

J’avoue, j’ai commencé ma « carrière » au 20ème siècle, et dans mon premier stage on envoyait des fax et on découvrait les e-mails…

Mais aussi loin que je me souvienne, une fois que j’ai compris que je ne serais malheureusement jamais le plus jeune vainqueur de Roland-Garros, j’ai toujours absolument devenir Entrepreneur, monter ma propre entreprise… et j’ai pris la fâcheuse habitude de me faire virer des entreprises des autres qui m’accueillaient temporairement…

Pour entreprendre, il faut d’abord trouver une idée, même si on dit que l’idée ne vaut rien, ce qui fait qu’on peut en parler sans crainte comme je compte le faire cette année dans ce blog. Un des messages que j’ai retenu à HEC disait : « Une bonne idée vaut 1 franc, un bon produit vaut 10 francs, et un bon business plan vaut 100 francs ». Il faudrait moderniser cette maxime en passant à l’Euro, mais je pense que le message est toujours valable, et que le reste est une question de qualité d’exécution. En revanche, réussir sans partir d’une bonne idée, d’un bon produit, et d’un bon business plan, nécessite d’extraordinaires qualités d’exécution… et d’adaptation, le savoir-pivoter qui indique surtout qu’on s’est trompé de route jusque-là !

A l’INSEAD en 2004, juste après m’être fait remercier par mon dernier employeur (« Cet employé ira loin ! Et plus tôt il partira, mieux ce sera… »), j’ai passé l’année à chercher des concepts innovants pour enfin créer ma propre entreprise. J’avais la chance de fréquenter un MBA où 85% des étudiants étaient étrangers, ce qui en faisait une source d’inspiration unique. J’ai monté un club d’échange d’idées innovantes, le MOB (Market Opportunity for Businesses), dans lequel chaque participant s’engageait à partager un concept intéressant provenant de son pays d’origine, pour que les auditeurs puissent évaluer l’intérêt de développer ce concept dans leur propre pays. Echanges passionnants… d’où n’est pas venue l’idée d’UrbanFootball, puisqu’elle est arrivée via des discussions avec les joueurs de mon équipe de foot… « What ? 5-a-side football does not exist in France ? » disait Rob l’Anglais. « Cosa! Non esiste il Calcetto in Francia? » disait Chetan l’Italien. Et effectivement, je me suis rendu compte que le concept des centres privés de football à 5 marchait très bien en Angleterre et en Italie, avec un Business Model efficace puisque les 2 leaders Anglais étaient cotés en bourse. Et avec un vrai marché latent en France dont je serais le premier client. La suite, c’était la création d’UrbanFootball, notre très belle association avec Nicolas Warter, le soutien indéfectible d’Antoine Faguer, Antoine Giraud, Nicolas Nonon, ces années uniques passées avec des passionnés comme Aymeric de Tilly, Charles Verzaux, et tant d’autres, et un succès dont je suis particulièrement fier.

Mais je pense que le plus important pour être épanoui dans son « travail » est de bien se connaître, de savoir qui on est et ce que l’on veut, et de mettre ses idées en pratique. En sachant reconnaître les opportunités, les saisir, et décider quand le moment est venu de tourner la page.

En 2015, après 10 années passionnantes à développer UrbanFootball, devenu UrbanSoccer après la fusion avec Soccer5 en 2014, le moment était venu de tourner la page. Parce que je pense être avant tout un créateur et un développeur et pas un gestionnaire. Parce que je suis rendu compte que j’avais besoin d’avoir l’impression de décider par moi-même. Parce que j’aime lancer des concepts innovants, et qu’après 10 ans, le foot à 5, ses 2 millions de pratiquants en France, et ses 250 centres privés, était devenu une commodité et plus le concept pionnier qu’il était en 2005.

Que faire à présent ? RECOMMENCER bien sûr! Continuer à avancer, même en prenant des risques, surtout en prenant des risques, et même si c’est l’échec qui se présente au rendez-vous. Prendre des risques oui, mais optimiser la préparation pour évaluer ces risques, les minimiser, et maximiser mes chances de réussite. Lancer quelque chose de parfaitement préparé si possible.

Comment ? En cherchant à nouveau un concept innovant, qui marche à l’étranger, une offre qui n’existe pas encore en France et que le marché français est prêt à recevoir. Un concept dans un domaine que je connais, que j’apprécie, et dans lequel je pense avoir une vraie capacité à réussir. Un concept dont je pense qu’il apporte une vraie contribution positive dans notre société (tout en étant rentable, je ne suis pas encore philantrope…). Un concept qui manque en France tant qu’il n’existera pas.

Je compte donc utiliser notre voyage, ces séjours à San Francisco, Singapour et New York, pour rencontrer un maximum d’entrepreneurs, discuter avec eux de concepts innovants, marcher le nez au vent, m’étonner de tout, évaluer, comparer, discuter. Pour en retenir quelques idées que je vais creuser sur les principes suivants, ma petite recette personnelle pour juger si une idée est bonne :

  • Y’a t-il un besoin pour ce produit / service ?
  • Les clients sont-ils prêts à payer pour un tel produit / service ?
  • Le marché est-il suffisamment grand pour développer une vraie entreprise, d’au moins 10M€ de chiffre d’affaires ?
  • Les clients sont-ils prêts à payer un prix qui permette une vraie rentabilité ?
  • Suis-je capable de développer ce concept en France ?
  • Et ENFIN, last but not least, une fois que j’aurai fait tout ça, y aura-t’il des barrières à l’entrée qui protégeront la position acquise à la sueur du front de l’entrepreneur ?

Ces critères implacables enverront à la poubelle 90% des idées que je vais étudier.

Resteront 10% d’idées qui vaudront la peine d’essayer de les développer en France. Il faut donc que j’en trouve au moins 10 si je veux pouvoir en retenir 1 ! Si j’en trouve 50 et en retiens 5, je pourrai monter un fonds. Et si j’en trouve 200 et en retiens 20, je pourrai les offrir en cadeau d’anniversaire à des entrepreneurs en panne d’idées J

Donc je résume : quelque chose de positif, qui manque en France, que j’apprécie, dans un domaine que je connais, dans lequel je pense avoir un vrai savoir-faire. Un concept qui va réussir car l’idée sera bonne, le timing sera bon, le business model sera rentable, le marché sera suffisamment profond pour en faire une entreprise importante. Un concept dont je serai fier de la réussite dans quelques années. Au boulot à San Francisco!

7 commentaires sur « Business Inspiration »

  1. Je vais te suivre avec attention. Apprendre à tes côtés est toujours un délice… Je vous souhaite un excellent voyage, beaucoup de business inspirations (plus que moi), beaucoup de découvertes, beaucoup de bons moments en famille…

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  2. Bonjour Victor,

    Je viens de découvrir votre blog grâce à un article de la BPI.

    Bravo pour ce beau projet de voyage apprenant, en plus le faire en famille..c’est top!!
    Partageant votre passion d’entreprendre, de découvrir, de créer… je vais vous suivre avec la plus grande attention car moi aussi je suis en pleine recherche de concepts à créer en France!!! D’ailleurs, je suis sur une idée dans le domaine sportif…

    Au plaisir de vous lire… 🙂
    Bon voyage!

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